Vendredi 29 septembre 2023
Biodiversité ; agriculture ; environnement ; écopâturage… Tour d’horizon des faits marquants en septembre. Au programme : un nouveau plan loup ; des mesures pour l’agriculture annoncées par Emmanuel Macron ; un nouveau virus détecté chez les vaches…
ÉCOPÂTURAGE :
Un plan loup face aux attaques de troupeaux :
Le 18 septembre, un nouveau plan national loup 2024-2029 a été présenté à Lyon par le ministère de l’Agriculture au Groupe national Loup (GNL). Face à la montée du nombre d’attaques sur les troupeaux (12 000 en 2022), le gouvernement entend apporter une meilleure protection. Alors que 1 104 loups vivraient en France selon une estimation de l’Office Français de la Biodiversité, 42 mesures ont été énoncées. Parmi elles, la possibilité de faire des tirs de défense va être facilitée, le taux de prélèvement autorisé (actuellement de 19 %) va être augmenté. L’objectif est d’avoir une meilleure gestion de l’animal et de mieux soutenir les éleveurs. Les organisations naturalistes ont décidé de se retirer du GNL, estimant que ces mesures sont « inacceptables », le statut du loup étant au cœur de débats. Plus tôt en septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a annoncé souhaiter voir le statut d’espèce protégée réexaminé à l’échelle européenne. De leur côté, une partie des éleveurs ne se dit pas amplement satisfait du plan. « On s’attendait à quelque chose de plus ambitieux en faveur de l’élevage » a déclaré Claude Font, secrétaire général de la Fédération Nationale Ovine.
BIODIVERSITÉ :
Le danger représenté par les espèces envahissantes :
Le 4 septembre, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié un rapport sur l’état des espèces envahissantes dans le monde. On apprend que 3 500 animaux sont considérés comme tels. Parmi eux 60 % jouent un rôle dans l’extinction de la biodiversité. En modifiant les écosystèmes, ces espèces envahissantes ont un impact sur les ressources alimentaires et les lieux de vie.
L’Homme menace la biodiversité :
Une étude publiée dans la revue PNAS le 18 septembre par Gerardo Ceballos et Paul R.Ehrlich, alerte sur une possible sixième extinction de masse causée par l’Homme qui provoque la disparition de « branches entières de l’arbre de la vie », autrement dit des espèces, des genres et des familles. Selon les chercheurs, l’activité humaine en est la responsable : « les genres perdus au cours des cinq derniers siècles auraient mis environ 18 000 ans à disparaître en l’absence d’êtres humains ». Ceci doit pousser à réfléchir à de nouvelles façons de vivre.
L’impact des pesticides sur les coraux :
L’Anses et l’Office français de la biodiversité se sont penchés sur l’impact des substances chimiques sur les récifs coralliens dans les territoires d’Outre-mer. Selon le rapport diffusé le 18 septembre, près de « la moitié des substances évaluées peut présenter des risques pour les récifs coralliens et contribuer à leur dégradation ». Une découverte inquiétante pour les 100 000 espèces qui peuplent les coraux, déjà menacées par le réchauffement climatique. L’Agence appelle à une plus grande surveillance et à « limiter les rejets de substances dangereuses » tout en expliquant que leur nombre est sans doute sous-estimé.
ENVIRONNEMENT :
Les plantes ont une sensibilité :
Dans un communiqué de presse paru le 13 septembre, des chercheurs de l’INRAE, de l’Institut Agro Montpellier, du Cirad, du CNRS et de la Yunnan Agricultural University (en Chine) ont fait part d’une découverte insolite. Les plantes auraient une sensibilité aux maladies et seraient impactées par « la bonne entente de voisinage ». Comprenez par-là que selon cette étude, le dialogue entre les plantes voisines d’une même espèce permettrait de réduire de 90 % le risque de maladies chez elles. Une immunité collective naturelle se développe ainsi au sein de l’environnement. Les chercheurs encouragent à réduire l’usage des pesticides pour préserver cette particularité présente chez les plantes afin de ne pas impacter cette résistance.
AGRICULTURE :
Les éleveurs soutenus par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire :
Mardi 13 septembre s’est tenu la 35e édition du SPACE, le Salon international des Productions Animales – Carrefour Européen, un événement central du monde agricole. Dans un contexte de doutes du côté des éleveurs et de difficultés du milieu (influenza aviaire, réchauffement climatique), Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a affirmé sa volonté « d’imaginer les solutions à mettre en œuvre pour une agriculture plus résiliente et mieux armée face aux défis à venir » et son soutien aux éleveurs.
Un nouveau virus détecté chez les vaches :
Le 18 septembre, le laboratoire de santé animale de l’Anses a confirmé l’identification de trois cas d’infestation de maladie hémorragique épizootique (MHE) chez des bovins dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Transmis par les moucherons piqueurs, ce virus peut être mortelle chez les vaches. Il ne se transmet pas à l’être humain indique l’Anses, qui explique que la maladie est présente depuis un an en Europe. Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a annoncé dans un communiqué diffusé le 21 septembre, la mise en place de mesures alors qu’aucun vaccin à ce jour n’existe.
LES ACTUS EN BREF
Dans un reportage diffusé le 14 septembre sur France 2, une nouvelle initiative pour l’environnement est présentée. C’est à Aix-en-Provence où une poubelle distribue de la nourriture comme récompense à chaque oiseau qui y dépose un déchet. Les oiseaux sont même formés à ce travail !
Vendredi 15 septembre, la mairie de Saint-Pierre-du-Perray (Essonne) a diffusé sur sa page Facebook, les résultats d’analyses effectuées à la suite de la découverte de près de 800 kg de poissons morts repêchés en août dernier. La cyanobactérie, une bactérie photosynthétique, en serait la cause et aurait proliféré en raison du réchauffement climatique et de la sécheresse.
Le Parc National des Cévennes a lancé un avis de recherche sur les réseaux sociaux le 15 septembre suite à la disparition d’Eglazine, un gypaète barbu né en captivité et relâché en 2020. Le Parc a demandé à quiconque l’observe de se manifester et a indiqué espérer « qu’Eglazine va bien et qu’elle a seulement échappé à la surveillance de notre réseau ».
Le 17 septembre s’est déroulée la troisième Journée nationale de la fleur française. A l’initiative du collectif La Fleur Française, cet événement a pour but de soutenir une agriculture responsable en proposant des visites de fermes florales et des activités partout en France en lien avec les fleurs françaises.
L’ACTUALITÉ DU MOIS
Les annonces d’Emmanuel Macron pour la planification écologique :
Le 25 septembre, lors d’une prise de parole à la suite d’un Conseil de planification écologique, le Président de la République, Emmanuel Macron a présenté les principales mesures de la planification écologique. Avec comme objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030, plusieurs annonces ont été faites.
Concernant l’agriculture, le chef de l’État a affirmé son attention de « baisser de 30 % » l’utilisation du glyphosate tout en annonçant des investissements dans la recherche pour répondre à cette baisse. Alors que la Commission européenne a proposé le 20 septembre, de renouveler l’autorisation de cet herbicide dans l’Union Européenne pour les dix prochaines années.
Pour « préserver notre nature et nos paysages » ce sont un milliard d’arbres qui seront plantés d’ici 2030.
Adrien Ribera, journaliste pour Vitagreen