Le développement durable est plus que jamais d’actualité. Des méthodes alternatives existent et permettent de répondre aux enjeux souhaités tout en respectant l’environnement. L’écopâturage est l’une d’entre elles, encore peu connue, elle est une solution riche en avantage.
Des moutons ou des chèvres pour entretenir les espaces verts plutôt que d’utiliser des machines et autres engins agricoles ? C’est le pari fou imaginé par Alain Divo dans les années 1990 qui a donné vie à une activité respectueuse de la nature.
Du concept à la réalisation
Cet architecte paysagiste, éleveur et professeur de gestion écologique et agroécologique est à l’origine du concept de l’écopâturage. Alors qu’il a ouvert son entreprise d’écopaysage, il innove en développant un tout nouveau système d’entretien des extérieurs qui respecterait la biodiversité. Pour transmettre ses idées et sa passion, il rédige notamment en 2013 Le Traité d’écopaysage : Gestion écologique des parcs, jardins et paysages – Production de biodiversité aux éditions Infographie et Paysage.
Naît alors le label Écopâturage, marque qu’il a déposé en 2012. Une activité qui consiste à implanter des animaux dans des espaces naturels ou dans des espaces verts en milieu rural ou urbain et les laisser les entretenir. Une manière naturelle de répondre aux besoins de gestion de l’environnement sans faire appel aux produits chimiques ou aux engins industriels.
L’usage intensive de pesticides et de machines agricoles impactent lourdement les sols : pollution, risques sur la santé, diminution de la biodiversité… Avec cette méthode, c’est une nouvelle façon d’aborder le rapport à la nature.
Depuis toujours, l’humain a eu le besoin d’utiliser les animaux pour répondre à ses besoins. Les moutons sont parmi les premières espèces animales domestiquées par l’Homme et à le seconder dans ses tâches. Lors des transhumances, lorsque le berger déplaçait son troupeau de la zone de pâturage d’hiver à celle d’été, il exerçait un service d’entretien des espaces verts dans les villages montagnards.
Une activité au service des professionnels
C’est en réalité une méthode ancestrale qui aujourd’hui est au service des industries et des collectivités. Le secteur a gagné en importance ces dix dernières années, et on compte plusieurs milliers de zones d’écopâturage en France et plusieurs centaines de prestataires.
De nombreuses entreprises et groupes industriels se sont tournés vers l’écopâturage. Pour cela, des espèces ovines (moutons, brebis), caprines (chèvres) ou bovines (vaches) ou même des chevaux sont installés dans des espaces clôturés.
Tout est fait naturellement, les animaux se nourrissent de la verdure dans des espaces où ils peuvent pâturer librement. Un suivi est exercé de manière régulière pour s’assurer de leur bonne santé.
Le tarif est fixé selon le nombre de m2 à entretenir, l’installation ou non de clôtures et le nombre de suivis des animaux qui sera réalisé.
Des avantages, reflets d’une activité vertueuse
En plus de respecter les enjeux du développement durable en permettant de préserver les espèces utilisées et de maintenir une forte biodiversité, de nombreux autres avantages sont à citer. Une tonte de la verdure sans bruit, des tarifs jusqu’à 25% moins cher que des entretiens mécaniques (pas de dépenses de carburants ou d’entretiens des machines), pas de pollution engendrée et de pesticides utilisés…
Pour les entreprises et collectivités, l’écopâturage permet d’entretenir les espaces en conciliant enjeux écologiques et sociaux. Cette démarche s’inscrit donc dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), prit de plus en plus en compte.
Observer des animaux sur son lieu de travail a également des vertus sociales et pédagogiques. Des entreprises proposent dans ce sens, des animations à destination des salariés. L’espace de pâturage devient un lieu de partage et de sensibilisation à la biodiversité.
Adrien Ribera, pour Vitagreen